Venables le 19/04/2015 (Un peu avant l'arrivée de Paulina)
C'était souvent dans sa
vielle voiture que Paulina détectait les premiers signes de
l'arrivée du Printemps. Il y avait ce premier jour de l'année, ce
premier soleil chauffant l'habitacle et rendant par la vieille
sellerie, un parfum d'après-midi d'été. L'auto sentait le 'sec' et
le vieux tissus comme jadis dans la voiture de son grand-père, les mois de vacances de son enfance.
Elle roula
sur la N67 les fenêtres ouvertes, émue du retour des
beaux jours ! Elle arriva chez elle
vers 18h00. Elle posa ses clés, son sac et le carton de pizza chaud
sur la table de la cuisine, retira ses escarpins d'un coup de talon
(en se disant qu'il fallait qu'elle perde cette mauvaise habitude qui
bousillait ses chaussures de prix !), passa dans le salon et alluma
machinalement son ordinateur.
Le temps était doux. Au fond du jardin, dans des loges secrètes d'artistes, les petits batraciens
se préparaient pour leur sérénade. Elle mis un
châle, déboucha une bouteille de Bourgueil, s'en versa un grand
verre et sorti fumer
une cigarette. La pizza
refroidissait dans la cuisine. Le soir n'en
finissait pas de tomber sur la grande pâture qui s'étendait au bout du jardin. L’abri à lapins était maintenant dans l'ombre du petit merisier solitaire. Paulina rajusta son châle. Le vin lui donnait chaud et des frissons lui
parcouraient la poitrine par bouffées, lui donnant dans les épaules
des mouvements de nerveux.
Paulina ne pensait pas au-delà des huit
centimètres de tabac qui séparaient la petite couronne de braises
rouges du filtre entre ses doigts. Dans la douceur du soir, elle
était grenouille, elle était merisier, elle était braises !
Aubevoye - 09/2014

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